dijous, 23 de setembre del 2010

Lettre des défenseurs Sahraouis des droits humains - les trois prisonniers de conscience


Madame Hillary Clinton
Secrétaire d'État
États-Unis d'Amérique
Washington, DC

Objet: Lettre Urgence

Madame la Secrétaire d'État

Se basant sur notre conviction et conscience du rôle que vous jouez dans la défense des valeurs de la démocratie et des droits humains, et l'impact positif de votre administration dans le traitement de nombreuses questions complexes dans diverses parties du monde, nous vous écrivons pour la première fois à fin de brièvement vous informer sur notre cas, datant du 8 Octobre 2009, lorsque nous avons été arrêtés par les autorités marocaines, en particulier la Brigade Nationale de la police judiciaire, en présence de différents services de sécurité et de renseignement, à l'aéroport Mohammed V de Casablanca, suite à notre retour d'une visite aux camps de réfugiés sahraouis du sud-ouest de l'Algérie. Après avoir été détenu, nous avons été emmenés au siège de la brigade nationale de la police judiciaire, où nous avons passé huit jours et soumis aux interrogatoires qui ont été strictement politique. Ces interrogations ont été caractérisé par une série de violations, entre autres, la violation de la confidentialité de l'interrogatoire - le contenu des procès-verbaux de la police ont été divulgués à la presse -, tentative des responsables de l'exécutif à influencer le cours de l'enquête, par leurs déclarations et la campagne effectuée par la presse et d'autres ....

Le 15 Octobre de la même année, nous avons été renvoyés au juge d'instruction au tribunal militaire de Rabat, qui a ordonné de nous mettre en détention préventive à la prison locale de Salé.

L'arrestation n'était pas sur la base de faits criminels, puisque l'Etat marocain a lancé une vaste campagne dans laquelle sont engagés la plupart des partis politiques, organisations syndicales, des associations marocaines des droits de l'homme et tous les médias audio-visuels et une gamme de journaux, ainsi que des déclarations de fonctionnaires du gouvernement, des parlementaires, qui s sont tous engagés dans une campagne chauvine, expressément incitation à la haine et o l’assassinat, sous des slogans de traîtres, ennemis et espions de l'Algérie et autres encore.

Il convient de noter que notre groupe est connu aux organisations Marocaines et internationales de défense des droits de l’homme et a des liens avec ces dernières et avec le corps diplomatique accrédité au Maroc, dont l'ambassade des Etats-Unis à Rabat. Certains membres du groupe ont été récompensés par des prix pour leurs activités relatives aux droits de l'homme, de même que certains d'entre eux ont participé à la 25ème cérémonie de Robert F. Kennedy Droits de l'homme: cérémonie de remise de prix accordée à l'activiste des droits humains sahraouie Aminatou Haidar, à Russell Sénat Office Building, Washington, DC en Novembre 2008.

De ces faits, des questions apparaissent et ont besoin de réponses pour mieux comprendre notre cas:

- La campagne orientée et organisée, n’est-elle pas une condamnation et verdict préalable que tout seul le pouvoir judiciaire, selon la constitution marocaine, est autorisé à décider dans ce cas?

- Ne serai-ce pas une orientation et influence sur les résultats de l'enquête et donc nuire au droit à un procès équitable?

- Peut-on croire ces accusations générales, telles que la trahison ou de complot suite à une visite publique et strictement humanitaire et de droits humains qui a été couvertes par les médias locaux et internationaux, alors que, si l’on se base sur ces accusations, la visite devrait être confidentielle et non publique?

Madame la Secrétaire d'État,

Un procès par un tribunal militaire, en tant que défenseurs des droits de l'homme, porte atteinte à notre droit légitime à un procès équitable, et en plus du fait que c'est une première en son genre et dangereux, il démontre clairement l'utilisation de l’approche répressive marocaine, politique et sécuritaire, dans le traitement des partisans de l'autodétermination du peuple sahraoui.

Les autorités marocaines, à travers leurs médias, ont toujours fabriqué des accusations contre la lutte sahraouie et activistes des droits humains qui, dans la plupart des cas, atteint jusqu’à les qualifier d’espions, traitres et terroristes, accusations longuement réfutées par les organisations marocaines et internationales de droits humains bien connus pour leur crédibilité, et les commissions internationales d'enquête qui ont déjà visité le territoire du Sahara occidental. En outre, le fait flagrant qui ne peut être retenu ou enterré et qui est une réponse unique toujours soumise aux tentatives de falsification et de confusion, se reflète dans la lutte sahraouie pacifique et propre, qui n'a jamais été attiré par la violence. Ceci n'a jamais été un moment de faiblesse ou un déficit, mais exprime plutôt les valeurs Sahraouies inhérentes, l'éducation et la culture qui encadre la pensée Sahraouie.

Madame la Secrétaire d'État,

Aujourd'hui, nous sommes près d’un an dans la prison et les autorités marocaines n'ont pas encore procédé à notre jugement ou à notre libération en réponse à la demande du mouvement démocratique, des droits de l'homme et humanitaire, dans le monde entier, et dans ce cas, l’État marocain, avec un tel comportement, ne respecte pas la loi internationale, qui garantit le droit à un procès équitable dans des délais raisonnables et acceptables.

Le Maroc, qui a été accordé le statut avancé par l'Union européenne et avec ses relations spécifiques avec certaines puissances internationales, fait apparait ou essai de donner l'impression au monde qu'il sur la première ligne dans la «lutte contre le terrorisme », ne porte aucune importance à l'ensemble de ces engagements et le besoins de mettre fin à son dossier noir sur les violations des droits de l'homme. Le Maroc continue toujours d'opprimer les Sahraouis en se refugiant derrière les circonstances et conditions mentionnées ci-dessus, qui lui servent de couverture pour son manque absolu de respect des droits de l'homme, ce qui contribue objectivement à la promotion des valeurs de haine, racisme et extrémisme, qui sont un sol fertile pour toute pensée nihiliste et aveugle qui ne reconnait pas la démocratie.

Nous espérons que nous ne serons pas forcés vers l’option de mener à nouveau une grève de la faim pour atteindre nos demandes à un procès équitable, en présence d'observateurs internationaux ou nous libérer.

Nous vous remercions de votre attention

Cordialement.

Défenseurs Sahraouis des droits humains - les trois prisonniers de conscience:
Ali Salem Tamek
Brahim Dahane
Ahmed Naciiri

La prison locale de Salé / Maroc

Note: Une copie de la lettre adressée à:
- Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.
- Représentant personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.
- Secrétaire d'État adjoint.

Pièces jointes: copies des déclarations des organisations marocaines et internationales de droits humains :

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